Madagascar bannit les sacs plastiques

Des sacs plastiques jonchent le sol, au marché d'Analakely, dans la capitale malgache.
Des sacs plastiques jonchent le sol, au marché d’Analakely. Photo : deruneinholbare (cc)

La production, l’importation, la commercialisation et l’utilisation des sachets en matière plastique dans la Grande Ile sont interdites. En Afrique, d’autres pays ont déjà donné l’exemple… avec des réussites diverses.

Depuis le 1er octobre, les sacs en plastique sont interdits sur la Grande Ile. Plus précisément, ce sont les sacs de moins de 50 microns qui sont concernés. Fini le petit sachet plastique au marché d’Analakely, le grand marché d’Antananarivo pour emporter les légumes, emballer le poisson ou tous les produits de consommation courante. A l’instar d’autres pays africains, Madagascar tient à se débarrasser de ces sachets plastiques qui polluent l’environnement. En fait, depuis le Rwanda en 2004, nombre de pays africains ont opté pour l’interdiction des sacs plastiques. Une véritable vague. Le Sénégal, a suivi l’exemple du Mali et de la Mauritanie, avant eux, la Tanzanie, l’Ouganda, le Kenya, le Maroc, la Côte d’Ivoire, le Togo, entre autres, s’y sont mis. La liste est longue, mais le succès n’est pas toujours au rendez-vous.
Sacs plastiques = fléau pour l’environnement
En tout cas, à moins d’être un lobbyiste de la pétrochimie, difficile de défendre le sac plastique. Cet objet, bien souvent à usage unique est un véritable fléau. Impossible de s’en débarrasser. Jetés dans la nature, ils mettent plusieurs centaines d’années pour se dégrader. Autant vous dire qu’on n’est pas prêt de voir disparaître les « fleurs du Sahel ». Un joli surnom pour un objet nuisible, souvent à usage unique, qui se retrouve au grès des vents accroché à un acacia, voltant dans les rues des villes ou flottant entre deux eaux. Outre la pollution visuelle, ce produit issu de la pétrochimie menace notre santé et la vie des animaux qui ont la fâcheuse tendance de les ingérer. De plus dans villes, les sachets s’accumulent dans les systèmes d’évacuation aggravant les risques d’inondations. Dans les océans, le plastique dégénère en micro particules, mais reste bien présent et se concentre. Les scientifiques ont appelé cette soupe de plastique, le 7e continent. La première plaque de déchets a été découverte par hasard dans le Pacifique Nord, par le navigateur Charles Moore en 1997. Depuis, des recherches ont montré des tourbillons de plastiques dans tous les océans.

A Dakar, la Baie d'Hann asphyxiée par les déchets.
A Dakar, la Baie d’Hann asphyxiée par les déchets. Photo Sylvie Rantrua

Les résultats
Parmi tous ces pays qui ont pris la décision d’interdire l’usage du sac plastique, malheureusement, cela ne se traduit pas toujours dans les faits, comme au Tchad ou au Cameroun. La mise en œuvre d’une telle mesure n’est pas une sinécure, notamment dans le secteur informel et dans les commerces alimentaires. Politiquement, le geste est fort, mais pour que cela soit efficace, le gouvernement doit mettre en place un système de contrôle efficient et proposer des alternatives qui puissent satisfaire aussi bien les commerçants que les consommateurs. La répression semble aussi un moyen qui a fait ses preuves. Au Rwanda et en Somalie, l’interdiction est totale et les contrevenants encourent une peine de prison et une amende.
A Madagascar, le ministre du Commerce et de la consommation, Henri Rabesahala, a précisé, le 1er octobre, date de l’entrée en vigueur de l’interdiction, que le ministère sera strict dans l’application de la loi. « Les commissaires et les contrôleurs du ministère vont descendre sur le terrain pour faire le contrôle. Des sanctions seront appliquées contre ceux qui enfreignent encore la loi », a-t-il déclaré, sans toutefois donner de détail sur ces sanctions.
Cette mesure fait aussi grincer des dents. En première ligne des mécontents, les petits commerçants et les vendeurs ambulants. Face aux protestations, le ministère du Commerce promet de trouver des solutions, tout en avouant, que son département « a oublié de mettre en place une mesure d’accompagnement », selon le quotidien La Tribune. Reste aux opérateurs économiques à se tourner vers d’autres produits de substitution comme les emballages en papier ou en tissu.


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