
Au Grand Palais à Paris, l’exposition Solutions COP21, est l’un des seuls évènements grand public maintenus en marge de la conférence climat malgré l’état d’urgence. Direction le Mali.
Parmi toutes les innovations présentées – 2CV électrique, robot épurateur d’air, robot dévaseur… – j’ai cherché celles qui étaient menées en Afrique. Bon je suis passée juste avant les manifestations des militants écolos qui dénonçaient « le salon des fausses solutions » et le greenwhashing des grandes multinationales. Je vous épargnerai le projet d’Eco-oil energy mené au Congo, une « exploitation solidaire et durable du palmier à huile » pour produire du biodiésel. Pas sûr que la production de biodiésel au Congo et dont la consommation est destinée aux pays développés fasse partie des solutions pour sauver la planète.
Energie en zone rurale
Une maquette attire mon regard. On reconnait tout de suite la couleur du Sahel. Geres, (Groupe Energies Renouvelables, Environnement et Solidarités), une ONG de développement mène un projet d’accès à l’énergie en milieu rural au Mali.
A Konséguéla, un petit village à 50 km de Koutiala, dans le sud-est du pays, en partenariat avec les communes, une « zone d’activité électrifiée », alimentée par des énergies renouvelables a été créée. Depuis 2008, le projet Alterre au Mali se focalise sur la production énergétique à base d’huile de jatropha produite localement, afin de remplacer le gasoil, trop cher pour les populations locales et dont l’approvisionnement reste très aléatoire.

Pour favoriser le développement local, le Geres a entrepris en 2014 le développement d’une zone d’activité qui repose sur un mix énergétique 100 % renouvelable, associant énergie solaire et thermique (groupe électrogène) à base d’huile de jatropha, utilisée comme biodiésel. Pour construire les bâtiments bio-climatiques, à partir des matériaux locaux, le savoir-faire de la Voute Nubienne a été appliqué. Une quinzaine de petites entreprises devraient être accueillies dans cet espace dédié d’ici fin 2015. Elles bénéficieront ainsi de l’électricité en continu.
« La présence de la ZAE va permettre le développement d’un grand nombre d’activités au bénéfice de la population », se réjouit un habitant.
Une boulangerie, un atelier de menuisiers, une savonnerie, une unité de pressage d’huile de Jatropha, un GIE de femmes proposant des services de congélation ont manifesté leur intérêt pour s’y installer. Ces entreprises seront accompagnées dans leur développement, explique le Geres. Les plans des bâtiments et les coûts de location, mais aussi l’accès à l’énergie ont convaincu Sidiki Koné, entrepreneur boulanger.
Ici pas de robot, mais bientôt du pain, de la glace, des produits frais qui se conservent, mais aussi un accès internet ou encore une radio communautaire.
Une réflexion sur “Solutions COP 21 : direction Mali”