
Bénéficiant d’un rayonnement solaire de 5,5 kilowatts-heures par mètre carré et par jour, le Burkina Faso aurait tort de se priver de cette opportunité énergétique.
Les projets de centrales solaires se multiplient. À travers eux, le gouvernement burkinabé espère bien apporter une partie de la solution au déficit énergétique qui s’élève à 110 MW, réduire sa dépendance vis-à-vis de la production thermique et surtout diversifier ses sources de production d’énergie.
Le pays compte pas moins de 5 projets de centrales solaires. En juin dernier, les travaux ont démarré pour la centrale de Zagtouli à l’ouest de la capitale Ouagadougou. Sur un terrain de 60 hectares, 130 000 panneaux d’une capacité de 33 Mégawatts (MW) doivent être installés. Le démarrage est attendu pour fin 2017-début 2018. Le coût de la centrale, estimé à 47,5 millions d’euros, est financé par l’Union européenne (25 millions d’euros sous forme de don) et par l’Agence française de développement (un prêt de 22,5 millions). Les travaux réalisés par un groupement d’entreprises franco-allemand rassemblant Cegelec et Solar World devraient être réalisés en 14 mois. « Le coût de construction et d’exploitation des deux premières années est deux fois inférieur aux estimations initiales de 2010. souligne l’AFD. Cela confirme la compétitivité de l’énergie solaire au Sahel ».
PPP
En aout dernier, les travaux de la centrale solaire de Zina (20 MW), à l’ouest, ont été lancés. Ce gros projet de centrale solaire (38 millions d’euros) repose sur un partenariat public-privé entre la société canadienne Windiga et la Société nationale burkinabè d’électricité (Sonabel). Les deux partenaires ont créé courant 2015 une société -Zina Solaire SA- chargée de la construction et de l’exploitation de la centrale de Zina avec une mise en activité prévue pour le courant du second semestre de 2017. Le projet est financé aussi par la Société financière internationale (SFI) et Emerging Africa Infrastructure Fund. En parallèle, Windiga met en oeuvre un projet d’électrification rurale qui permettra d’apporter de la lumière à 18 000 personnes dans dix villages ainsi que dans une trentaine de centres de santé et d’écoles.
À côté de ces deux centrales solaires, trois autres projets sont bien avancés : N’Gourma d’une capacité de 10 MW, Dori (15 MW) et un autre site entre Bobo-Dioulasso et Orodara (10 MW).
Déficit énergétique
La construction de ces centrales qui entre dans le cadre du Programme national de développement économique et social (PNDES) permettra, selon le ministre de l’Énergie Oumar Dissa, de réduire le déficit énergétique du pays. Le Burkina Faso produit en effet 177 MW pour une demande électrique de 220 MW, en hausse de 10 % en moyenne par an. À elle seule, la centrale de Zagtouli représente 5 % de la consommation totale du pays.