La maladie du sommeil : des progrès attendus

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Glossina-morsitans-adult-tsetse-fly- Wikimedia Commons/ Alan R Walker

On recherchait le parasite responsable de la maladie du sommeil dans le sang. Erreur, il se planque dans la peau, ont découvert des chercheurs. Une avancée pour poser un diagnostic plus rapide et efficace.

La trypanosomiase humaine africaine (THA), plus connue sous le nom de maladie du sommeil, fait partie des « maladies tropicales négligées » qui souffrent d’un manque d’investissement et de recherche depuis des décennies. Heureusement, des avancées sont aujourd’hui attendues grâce aux équipes de chercheurs de l’Institut de recherche et développement, de l’Institut Pasteur/Inserm et de l’Université de Glasgow (Grande-Bretagne). Ces scientifiques -français, burkinabè, anglais et congolais- ont réussi à établir la localisation du parasite de la trypanosomiase chez certains porteurs asymptomatiques. La peau serait le réceptacle du parasite et non le sang, là où on le cherchait habituellement.

« Cette affection parasitaire, transmise par la mouche tsé-tsé, a décimé les populations d’Afrique centrale à partir du début du XXe siècle, puis celles d’Afrique de l’Ouest dans les décennies suivantes. Aujourd’hui, elle touche encore entre 4 000 et 8 000 personnes par an dans les régions subsahariennes et peut s’avérer fatale si elle n’est pas traitée à temps », détaille l’IRD, dans sa revue Sciences au Sud.

Sans diagnostic et traitement, le parasite peut atteindre le système nerveux central et peut y provoquer de redoutables dégâts. Malgré des campagnes sanitaires massives, dès les années 1930, afin d’éradiquer la maladie, elle demeure un problème de santé publique.

En localisant le parasite sur la peau, les chercheurs ouvrent la voie à l’élaboration d’un diagnostic cutané, permettant de dépister et traiter tous les porteurs du parasite. Et à terme, d’éliminer la maladie.

« Ce sont des résultats préliminaires et il reste beaucoup à faire, reconnaît Bruno Bucheton, le généticien et épidémiologiste à l’IRD. Nous menons des recherches sur le terrain, en Guinée notamment, en collaboration avec l’Université de Glasgow et l’Institut Pasteur, pour étudier le phénomène chez l’homme et chez d’éventuels réservoirs animaux, mais aussi pour développer de nouveaux outils diagnostics ».

Repère : L’Organisation mondiale de la santé maladies tropicales négligées identifie 17 maladies tropicales négligées, appelées ainsi, car elles ne suscitent que peu d’attention et de financement pour les combattre. De la dengue, à la filariose la leishmaniose, ou la lèpre qui sévit toujours, ces 17 maladies tropicales affectent un milliard de personnes dans 149 pays et obèrent le développement économique.


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