
Financée par la fondation Sanofi Espoir et organisée par l’association Santé en entreprise, la caravane a pour mission de promouvoir la santé maternelle et le dépistage multi-maladies dans le département de Saint-Louis
La Covid-19 n’a pas fait disparaître les autres maladies. On pourrait le croire, noyé sous le flux des informations qui prennent le pouls de la pandémie. Mais non… bien au contraire. Confinement, peur de la stigmatisation, difficultés d’accès aux soins de santé ont incité de nombreux malades à différer leurs consultations, à se tourner vers les tradipraticiens, ou plus simplement à recourir à l’automédication.
Dans ce contexte, il est encore plus indispensable de se rapprocher des populations. C’est l’objectif de la caravane santé qui prend la route dans le département de Saint-Louis du 9 au 14 novembre. Financée par Sanofi Espoir et organisée par l’association Santé en Entreprise, cette caravane va stationner dans six localités avec pour mission de promouvoir la santé maternelle et le dépistage multi-maladies. Près de 1 500 personnes devraient bénéficier de ce service santé. Depuis 2011, SEE a déjà organisé près d’une quarantaine de caravanes santé.
Grâce à la très faible circulation du Covid-19, les autorités de santé du pays ont pu autoriser cette opération. Bien sûr des précautions sont prises à travers les gestes barrières, le respect des distances de sécurité, l’utilisation de gel hydroalcoolique ainsi que les équipements de protection individuel pour les professionnels de santé. Pour chaque patient, la température est prise et un questionnaire ciblé, sous forme digitale, est réalisé avec un animateur.
Priorité aux femmes
L’objectif premier est de proposer aux femmes un ensemble de services complet et intégré comprenant une sensibilisation ainsi que le dépistage-conseil des cancers gynécologiques, du diabète, de l’hypertension, du VIH, de la tuberculose, du paludisme, et des hépatites virales B et C. Toutes ces pathologies représentent des facteurs de risques de complications pour la mère et l’enfant. Des conseils et un suivi pour l’anémie et le diabète gestationnelle, qui peut par la suite se transformer en diabète de type 2, sont proposés aux participantes. Si les femmes sont prioritaires, le dépistage est étendu à la population générale. Les tests délivrent un résultat en moins de 15 minutes et un accompagnement vers la prise en charge médicale est proposé aux personnes testées positives.
« Cette fois ci, le focus a été mis sur la santé maternelle, le parent pauvre de la santé publique. Ainsi, un service de dépistage du col de l’utérus est proposé. Ce service est fourni par l’ Etat sénégalais, dans un camion spécialement aménagé pour conduire les tests et le diagnostique pour le cancer du col de l’utérus », détaille Erick Maville, directeur général de SEE.
dépistage multi-maladies
A côté des activités de sensibilisation, menées par des animateurs qualifiés et des services de conseil, les participants ont accès à un dépistage volontaire, anonyme et gratuit. Le dépistage se fait à l’aide de tests de diagnostic rapide, notamment pour le diabète, le paludisme, le VIH et les hépatites virales B et C. Les équipes médicales sont ainsi équipées de valises de téléconsultation avec tout le matériel de suivi : ordinateur, tensiomètre, thermomètre, glucomètre (diabète)… « Pour le VIH, le test est nettement mieux accepté lorsqu’il se fait avec le dépistage d’autres maladies », reconnaît Erick Maville.
La caravane est aussi composée d’un camion dédié au dépistage de la tuberculose, équipé en radiologie et pour l’analyse des crachats. Une maladie qui progresse en Afrique, à l’ombre du VIH.
L’opération, d’un coût de 50 000 euros est financée par la Fondation Sanofi. En gros, il faut déjà compter 25 euros pour la consultation et le dépistage multi-maladies pour chaque participant (soit un budget de 37 500). Cette somme comprends le coûts des intrants et du personnel. Après, s’ajoute les frais de préparation, de logistique, de communication.
A Diamaguene, Rao, Goxu Mbaac, Pikine, Guet Ndar et Mbakhana, la caravane s’arrête. Et elle ne passe pas inaperçue avec un fourgon, qui transporte tout le matériel médical, chapiteau, chaises mais aussi un camion pour dépistage du cancer du col de l’utérus et un autre pour celui de la tuberculeuse et un minibus pour le personnel médical. « Mais on est en Afrique rappelle Erick Maville, alors il y a aussi un camion sono ». « La caravane santé, c’est comme un tour de France », s’amuse-t-il. Prochain rendez-vous au Sénégal, en mars pour la journée mondiale de la tuberculose, mais d’autres caravanes seront organisées, entre-temps, au Burkina Faso, en Guinée, peut être en Côte d’Ivoire.