Eau potable : des pistes à suivre en Afrique

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Pompe à eau solaire, Mozambique. Crédit pumpmakers.com

Objectif de développement durable n°6: faire en sorte d’assurer d’ici à 2030 un accès universel et équitable à l’eau potable, à un coût abordable et à l’assainissement. Des expériences menées sur le continent.

“L’eau, un sujet considéré comme mineur, est montée en visibilité”, se réjouit  Gérard Payen, président du Groupe de travail Objectifs de développement durable (ODD), Partenariat français pour l’eau PFE. Lors de la conférence “ODD 6 : Répondre aux défis de l’eau et de l’assainissement par l’innovation” organisée par l’association Convergence à Paris, il explique comment l’eau qui n’apparaissait pas comme une priorité est devenue l’objectif n°6 du nouvel Agenda de développement durable adopté en septembre 2015 par les Nations unies. Politiques, bailleurs, entreprises, société civile… tous sont appelés à s’impliquer. Sur le continent près de 300 millions de personnes n’ont pas accès à l’eau potable.

Les différents intervenants de la conférence ODD 6 reconnaissent que l’aide publique et les financements des bailleurs de fonds, à eux seuls, ne permettront pas d’atteindre l’objectif. Il faudrait investir plus de 15 milliards de dollars par an en Afrique.

Innovations

À côté de grands projets, des expériences innovantes sont menées. ONG, jeunes  ingénieurs entrepreneurs se lancent dans la fourniture d’eau potable. Quelques exemples :

1001 Fontaines

1001 Fontaines, qui a lancé son activité au Cambodge, duplique son projet à Madagascar et en Inde. Julien Ancele, son directeur général délégué détaille le fonctionnement. L’ONG installe une petite usine de production d’eau améliorée dans un village.

L’eau de surface est filtrée puis purifiée grâce à l’action des rayons ultra-violet produits par l’énergie solaire, pour un coût modeste. En partenariat avec des ONG locales et les collectivités locales, des entrepreneurs locaux sont formés à la maintenance et la distribution.

L’eau, conditionnée dans des bonbonnes stériles de 20 litres, est vendue à 1 centime de dollar dans les villages et distribuée gratuitement dans les écoles alentour. Au bout de quelques mois, l’activité est rentable et l’entrepreneur autonome. À ce jour l’impact de 1001 Fontaines se mesure à l’aune des 400 000 personnes bénéficiaires de ce nouveau service et au nombre d’emplois créés, environ 600.

Pompe à eau solaire

Ingénieur autrichien, Dietmar Stuck, PDG de Pumpmakers, propose lui des pompes à eau solaires à monter soi-même.

Une seule pompe peut procurer de l’eau potable tous les jours à près de 1 000 personnes. Pour assembler et installer une pompe, de simples compétences ainsi que quelques pièces facilement disponibles localement sont nécessaires.

Le NanoFiltre

En Tanzanie, ingénieur spécialiste des nanotechnologies, Askwar Hilonga a mis au point un filtre, qui élimine bactéries, pesticides et métaux lourds de l’eau sale. En 2015, il a gagné le prix de l’innovation africaine décerné par l’Académie royale britannique de l’ingénierie. Pour mettre au point son prototype, il a repris le modèle du filtre à sable auquel il a ajouté un deuxième type de filtration utilisant les nanoparticules. Du prototype, Askwar Hilonga est passé à la commercialisation.

D’autres expériences, aussi prometteuses et porteuses d’espoirs, sont menées sur le continent africain et ailleurs.  À suivre…

 

Pour aller plus loin : 1001 Fontaines – Un business model où le petit entrepreneur développe leur activité et offre un service accessible et indispensable à la communauté.


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