Sénégal : Haïdar n’abandonne pas la mangrove

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Haïdar El Ali, infatigable défenseur de l’environnement, lance la campagne « Sauvons la mangrove »/Photo Facebook

Haïdar, père de l’écologie au Sénégal, se bat toujours et encore pour sauver l’écosystème de la mangrove. Son dernier projet : faire reverdir la forêt aquatique du Marsassoum en Casamance, pour le bénéfice des populations locales.

Défenseur de l’environnement depuis 30 ans, Haïdar El Ali ne lâche rien. Elu parmi les 100 écologistes les plus influents de la planète, ancien ministre de l’Écologie et de la pêche au Sénégal, il mène de nombreuses batailles à la tête de l’ONG Océanium pour la sauvegarde de l’environnement. De la disparition de la mangrove et de ses conséquences désastreuses sur les populations locales, il en a fait une de ses principales causes. Depuis 2006, replanter la mangrove est devenu son leitmotiv. Pour son nouveau projet, il lance un appel au don sur le site participatif Ulule.

Mais au fait, pourquoi sauver la mangrove ?

Cette forêt d’arbres, de palétuviers aux racines aériennes, forme un écosystème qui abrite de nombreuses espèces et joue le rôle nurserie pour de nombreux de poissons et crustacés qui se reproduisent avant de gagner l’océan. Elle sert également de barrière naturelle entre l’océan et les terres, protège la côte de l’érosion de la houle, des tempêtes et constitue une barrière protectrice pour les cultures de riz. Enfin, elle fonctionne comme un filtre naturel, car ses racines purifient l’eau. Sans la mangrove, tout l’équilibre de l’écosystème est en danger. Le sel remonte, les cultures sont menacées et les pêcheurs sont obligés d’aller chercher les poissons beaucoup plus loin.

Le projet d’Haïdar : faire renaître la mangrove de Marsassoum, en Casamance. Il espère transformer ce cimetière de souches en espace ou l’eau et la forêt des palétuviers ne forment plus qu’un. Ce n’est pas son coup d’essai ! Avec l’aide et la participation des communautés locales et des villageois, il a réussi à faire reverdir des zones de basses Casamance et le village de Tobor. Plus de 100 millions de propagules (les graines de palétuviers) ont déjà été plantées à la main sur 15 000 hectares. Les principes de la replantation restent les mêmes. Une équipe de salariés recrutés dans les villages alentour s’installe sur le site, prépare le terrain et plante les propagules à la main.

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Les semences sont récoltées puis plantées par les communautés locales. Campagne « Sauvons la mangrove »/Facebook

Cette fois, une difficulté supplémentaire se présente. Les sols du Marsassoum sont trop dégradés pour qu’une simple replantation réussisse. « Il faut d’abord traiter le sol pour qu’il soit prêt à recevoir les graines de palétuviers. Un travail long et coûteux », explique-t-il dans la présentation de son projet. L’objectif est de planter 100 millions d’arbres sur 500 hectares en trois ans. Le coût est évalué à 400 000 euros. Pour cette première phase de préparation des sols, il espère lever au moins 15 000 euros… Bonne nouvelle, le chiffre est atteint et dépassé.

 

 

 

Contexte

À l’échelle de la planète, plus de la moitié des zones de mangroves ont disparu au cours de 30 dernières années. Au Sénégal, ce sont des milliers d’hectares qui ont disparu. Celles qui subsistent demeurent fragiles et soumises à la pression de l’homme. Aux causes climatiques, comme la grande sécheresse dans les années 70, c’est ajoutée l’activité des hommes. La construction des routes empêchant la circulation de l’eau et la récolte du bois ont fait disparaître ce milieu pourtant essentiel aux hommes et à la nature.

 


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